L’essence de mon pays…
Sylvain Toulze
Anthologie des poètes du Quercy
– Editions du Laquet –
Mon Quercy, veux-tu le connaître, ami,
Suis-moi : nous irons loin de toute ville,
Des choses éphémères qui croissent et s’effondrent,
Sur le Causse où tu verras le même chêne
Couturer sur la colline l’ourlet de clarté
Que contempla le premier par un liquide matin
L’homme d’orient qui avait pris la route
Pour voir où le soleil allait dormir !
Nous n’y passerons pas quand le vent d’avril
Bruit dans les rameaux et les jeunes pousses :
La vieille ( nature ) reverdit et cache ses rides
Sous la poussière d’or du gai feuillage.
Mais à la fin de l’hiver, quand la lumière couronne,
Aussi légère qu’un sourire de vieillard,
Le trop aride sol quercinois,
Son âme y affleure avec la violette.
Chênes à foison gravissent le coteau,
Couvrent le plateau et enveloppent la colline ;
L’un d’eux parfois garde des genévriers,
Troupeau moutonnant au bord des friches !
Pentes tellement riches en pierraille
Qu’entre les hautes crêtes des murs
De larges chemins rectilignes percent
Les forêts depuis que le monde est monde.
…
Sylvain Toulze – Anthologie des poètes du Quercy – Editions du Laquet