Un salaud, humain, trop humain…
Monsieur le commandant
Romain Slocombe – Editions Pocket
La sortie en format poche de Monsieur le commandant nous rappelle notre désir de le lire lors de sa parution en grand format. Et qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire, tant ce récit a la puissance de l’inéluctable.
Deuxième guerre mondiale, dans une lettre adressée au commandant de la Kreiskommandantur, un académicien, chantre des belles lettres, de ses ors et ses dorures, va dénoncer sa belle-fille juive dans une lettre, ici imprimée sur deux cent pages, écrites de bout en bout avec un sens de l’implacable, où comment une relation tragique devient une tragédie.
Nulle noblesse dans ces pages, on est loin de L’armée des ombres d’un Melville. La lettre du délateur, on le comprend suffisamment tôt pour le dire ici, perdra sa belle-fille. Elle réinvente la figure d’un salaud, humain, trop humain. Il dérange bien sûr et trouble le lecteur à la fois malmené et happé jusqu’au dernier mot.
Monsieur le commandant – Romain Slocombe – Editions Pocket