Un récit bref, d’éternité…
Pierre Michon en deux titres
Vies minuscules– Editions Gallimard
La grande Beune– Editions Verdier
Je suis tombée dans l’ivresse Pierre Michon car il s’agit bien d’une ivresse que de le lire. Les Vies Minuscules, dont l’auteur a pu déplorer qu’à leur parution en 1984 il ne s’en soit vendu que mille neuf cent exemplaires, sont maintenant entrées au Panthéon de la Littérature aux côtés de Madame Bovary. Pareil pour Les Onze, un de ses textes plus récents.
De qui s’agit-il? « C’est, dit Pierre Michon, une grande machine à propos de 1793 ou du moins autour. Où ce que j’essaye d’affronter, c’est le nœud des arts et de la politique, l’éclipse de Dieu, le meurtre du père et le massacre réciproque des fils, et l’impuissance des arts à en rendre compte, tout le fatras. Pourquoi la révolution n’a pas produit d’œuvre d’art à la hauteur de l’évènement ? Cette histoire de Terreur me terrifie, littérairement je veux dire. Mes fictions sur les peintres sont des mensonges mais il faut y croire. » J’ai aimé les mensonges de l’écrivain Pierre Michon, j’y ai cru. Il lui aura fallu seize ans pour écrire Les Onze. Une gestation longue donnant vie à un récit bref et d’éternité. De qui s’agit-il ?