Aux gens qui ne connaissent que le jour…
Jean-Paul Mari en deux titres
La nuit algérienne– Nil Editions
Sans blessure apparente– Editions Robert Laffont
Lire Jean-Paul Mari c’est vouloir mieux le connaître. J’ai d’abord lu La Nuit Algérienne. Une enfance en pleine guerre d’Algérie lui a fait vivre la mort à l’âge de l’innocence, avec un père et un grand-père assassinés alors qu’il a tout juste douze ans. Sera-t-il médecin pour soigner des… Blessures apparentes. Il fait un autre choix : il devient grand reporter. Tous les jours, des années, il voit la mort en face. Dans cette rencontre intime avec son obscénité, il fait l’expérience de l’horreur, de l’effroi et loin de se taire, il l’écrit. Il dit l’indicible, refusant de rester du côté de la mort. Le regard de ceux qui la donnent et la reçoivent, le message des morts habite cet écrivain. Il raconte des histoires de nuit aux gens qui ne connaissent que le jour. Refusant d’être borgne, il fait la navette entre le jour et la nuit. On ne sort pas indemne de ses livres.