L’île au trésor
Patrice Pluyette
lors de sa résidence à la maison De Pure Fiction
Dès les premiers instants passés au Grès bas, j’ai senti en moi comme un lavage, une épuration ; indéniablement quelque chose se passait. C’était comme des vagues sur le sable qui, en se retirant, laissent une surface vierge, propre et polie. Ça me faisait cela à l’intérieur de moi, tout ce silence, cette nature : oui, un lavage. Et j’ai passé un mois ainsi, à retrouver ma respiration archétypale de nouveau-né, à évoluer dans un désert aimable et confortable, loin de tout, comme sur une île, où rien ne vient troubler votre concentration, à chercher un trésor qui est en vous, votre propre trésor, votre propre lumière, votre propre vérité. Et dans une grande sérénité j’ai écrit, j’ai marché, j’ai discuté. Lors de ces discussions j’ai découvert une sœur d’âme, hôte de ces lieux, qui m’a redonné la confiance dont j’avais besoin pour continuer à écrire. C’est une fée d’un royaume enchanté, qui vous connaît mieux que vous-même.