Le chevreuil Hellène
Alexandre Bergamini
lors de sa résidence à la maison De Pure Fiction
La nuit vient de tomber doucement à mon arrivée et un chevreuil attend en bas du pré. Isabelle m’en a tout de suite parlé. Hélène Gaudy l’avait espéré, l’animal s’est fait désirer. Normal, lui ai-je écrit, tu es civilisée ; je suis une bête, entre bêtes on se renifle l’instinct de survie. Le désir est similaire à un animal que l’on attend à la tombée de la nuit. Cette attente rejoint l’écriture de s’y retrouver la nuit venue en nous. Dans cet interstice de lumière atténuée, où l’on ne discerne plus vraiment, mais d’où l’on perçoit et l’on sent, au loin, la vie pure et un cœur qui bat à travers l’obscurité. En octobre 2020, la tempête alex a ravagé la vallée de la Roya et mon habitation; c’est grâce à Hélène Gaudy et à Isabelle Desesquelles que je suis ici aujourd’hui.
Grâce leur soit rendue.