Le paysage tel qu’il revient du passé
Mis en ligne par Isabel le 10 11 14
Gilles Lades
Revenu chez lui, il prend par un petit chemin de pierrailles derrière la maison : la nuit arrive en aiguilles de fraîcheur, les combes disparaissent dans le violet, quelques toits subsistent, rouge franc. Les pierres plates sont la seule compagnie, doux pépiement de monnaies. Il aime ce lieu de dénuement, s’assoit parfois contre un muret de pierres râpeuses, le dos irrité par les branches basses d’un chêne. Ni livre, ni journal. Le paysage tel qu’il est, tel qu’il revient du passé, tel qu’un nuage lourd le pousse au tragique ou qu’un vaste oiseau, seul en plein couchant, attise un serrement de cœur, comme une brusque évidence d’avoir à rester dans ces simples perspectives.
Sept solitude – Gilles Lades – Editions du Laquet
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A travers les pages on voit dehors... L’enceinte des livres, petite comme le panier d’une montgolfière, ouvre sur tout.Paul Valéry
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Il n’est pas nécessaire que les choses qu’on montre soient authentiques. Ce qui doit être authentique, c’est l’émotionVirginia Woolf
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