La femme qui aimait les hommes…

Pamela
Stéphanie des Horts – Editions Albin Michel

Cette biographie romancée de Pamela, née Digby, qui portera l’essentiel de sa vie le nom de son premier mari Randolph Churchill puis à la fin celui de son troisième mari Averell Harriman alors qu’elle sera ambassadrice des Etats-Unis à Paris, est une réussite.
Jeune aristocrate anglaise, Pamela sait très tôt que sa vie sera construite autour des hommes qui seront tous pour elle des marchepieds vers la gloire. La sienne. Elle épouse le fils de Winston Churchill, bon à rien et alcoolique, mais se régale d’être la belle-fille aimée du grand homme à qui elle donne un petit-fils dont elle s’occupera par intermittence.

Sa vie est une suite rocambolesque de rencontres qu’elle recherche et provoque avec des hommes le plus souvent riches, toujours sur le devant de la scène et si possible lui permettant d’accéder au pouvoir. Loin d’être une simple aventurière ambitieuse, elle est avant tout une grande amoureuse, une furieuse amante, ensorcelant avec talent tous les hommes qu’elle choisit, car c’est bien elle qui les choisit. On voit aussi passer un second mari, falot mais riche, on côtoie brièvement Niarchos un riche armateur grec, on la retrouve furtivement dans le lit de Maurice Druon, elle dîne avec Louise de Vilmorin avec laquelle elle partage le même amant Duff Cooper.

Cette biographie traverse le XXème siècle, voyant Pamela, au bras d’Ali Khan, d’ Agnelli qu’elle aime toute sa vie et qui à sa façon la protégera d’autres comme Elie de Rothschild dont elle goûte l’élégance, ou Franck Sinatra pour une seule nuit attiser la jalousie d’ Averell Harriman qui avec Agnelli reste son grand amour, le dernier homme qu’elle épouse à la fin de sa vie, alors qu’il fut trente ans auparavant un amant fougueux à Londres pendant la guerre lors du Blitz. A sa mort, Averell Harriman lui laisse sa fortune et la propulse au sommet de la politique, elle sera celle qui en partie fait l’élection de Bill Clinton, et pour la remercier il la nomme ambassadrice en France.

Une épopée jubilatoire, Pamela fut traitée de pute et de courtisane, elle était en réalité  une  femme éprise de liberté, grande amoureuse, terriblement ambitieuse, intelligente, centrée sur son objectif de gloire, tout en étant aussi une femme aimante, caméléon, à l’écoute des hommes qui se sont succédés ou télescopés dans sa vie. Elle les a aimés, les a rendus heureux.

Les hommes l’ont tous désirée, les femmes l’ont toutes détestée, elle a mené sa vie avec son cœur, son instinct et son intelligence.

Pamela – Stéphanie des Horts – Editions Albin Michel