A livre ouvert avec Flore Grimaud
Flore Grimaud ressemble trait pour trait à la fulgurance de son premier texte Je descends souvent dans ton coeur. Sa présence à la maison De Pure Fiction a force d’évidence et l’auteure y aura gageons le relevé des empreintes toutes sauvages qui lui ressemblent aussi.
Racontez-nous où commence un livre
Raconter l’irracontable. Quelque-chose qui vient de loin, qu’il faut mettre en mots. De fondamental avec des allers retours qui vont de l’immense joie et l’immense peine.
Avez-vous des rituels d’écriture ? Pouvez-vous nous dire ce temps suspendu de « quand on écrit »
Eviter de boire du café au lait tout de suite. Ecrire à jeun au saut du lit avec tout le travail de la nuit. Du thé aussi, aller courir et recommencer le travail de lecture et d’artisanat de la correction. J’aime écrire avec ma grande chemise bleue, quelquefois avec de la musique. Avec des livres aussi autour de moi qui veillent sur mon travail, me soutiennent. Un temps plein, intense, comme quand on pousse dans le ventre de sa mère, ou que l’on vit des moments très importants : quand on fait l’amour quand je joue sur scène.
Quand vous lisez, vous êtes où, vous êtes qui ? Que se passe-t-il alors ?
J’ai l’oreille collée à mon cœur, haletante. Si par grande malchance je découvre un livre qui ne me plaît pas je persiste bien sûr mais je peux décider aussi de le quitter. Quand je lis un livre je suis offerte et en même temps je cherche. Qui ? Moi je pense, ou; et l’autre.
Si vous deviez être une phrase quelle serait-elle ?
Pour avoir la vie il faut toucher la mort.
Racontez-nous votre Il était une fois… une maison d’écrivains
Le dépouillement, la quête, les retrouvailles. La vraie Liberté, celle dont parle Breton. L’endroit où on n’a pas peur du mal et du pire. Avant tout l’endroit de la Joie.
Aux mots nature et horizon, à celui de Lot ou Occitanie, par quels mots répondez-vous ?
Un Sud, l’herbe qui ressemble à l’enfance. Ma famille, première fois, réunie, à Figeac. Au théâtre. Je joue avec et pour Marcel Maréchal. Dix années de création où j’ai interprété quelques très beaux rôles du répertoire.
La lecture de textes contemporains, place des Ecritures. Agnès de L’Ecole des femmes qui s’émancipe place du Foirail. Ma fille qui fait ses premiers pas au Musée Champollion.
Vous ferez quoi Flore Grimaud quand vous serez grande ?
Je ferai femme.