Une nuit douce et bousculée, émerveillée et questionnée
Petites scènes capitales – Sylvie Germain
Editions Albin Michel
Je me suis endormie à cinq heures du matin ne pouvant lâcher la main de Lili-Barbara que Sylvie Germain m’avait donnée en me couchant. C’est ébouriffée, le souffle coupé et le cœur étreint que je sors de la lecture cette nuit de Petites scènes capitales. « Singularité, fantôme, vent, attente, silence, frémissement, sourdre, bruire, sourdine, flottante, surgissement, ombre, brouissure, frisson/frissonnement, en crue, excès, outrance, »…
Avec ces mots si singuliers, Sylvie Germain nous fait vivre une nuit douce et bousculée, émerveillée et questionnée. C’est qui là ? Il y a quoi après ? Pourquoi la vie ? Pourquoi la souffrance ? Pourquoi le secret ? Pourquoi rien ? Pourquoi Dieu ? Petites scènes capitales ou questionnement essentiel ? Puzzle d’une vie qui s’ouvre sur l’absence, au fil des pages cherche un sens, reconstruit un paysage intérieur fissuré enchanté par les trilles d’un oiseau, Sylvie Germain nous offre une littérature sublime, un style limpide, un plaisir absolu et qui ne se relâche à aucun moment à croire que ce nom d’écrivain si beau fut inventé pour elle qui donne ses lettres de noblesse à Saint Germain des Près, royaume fantasmé des écrivains.
Petites scènes capitales – Sylvie Germain – Editions Albin Michel