A livre ouvert avec Guillaume de Fonclare
Un premier récit puissant Dans ma peau, suivi de trois autres livres publiés chez Stock. Et maintenant un prochain livre qui aura grandi à la maison De Pure Fiction, paysage et source de pages alors en écriture et qui deviennent un horizon.
Racontez-nous où commence un livre
L’idée première d’un livre naît souvent d’une conversation, dans laquelle un détail, ou une remarque aiguise mon intérêt ; je rumine alors assez longtemps cette idée, plusieurs mois, voire années, avant de me mettre à prendre des notes, et à l’écriture stricto sensu.
Avez-vous des rituels d’écriture ? Pouvez-vous nous dire ce temps suspendu de « quand on écrit »
J’ai besoin de faire le silence en moi ; je prends une grande inspiration avant de me mettre à écrire, à la manière d’un plongeur en apnée qui s’apprête à plonger. Parfois, j’écris quelques mots au stylo plume pour lancer la machine, mais ensuite, j’écris à l’ordinateur. J’aime beaucoup le son des touches, et le rythme de mes doigts courant sur le clavier. Je suis pianiste par ailleurs, et j’essaie d’écrire comme je joue du piano, sans y penser vraiment, mais dans une concentration extrême. C’est paradoxal, je sais ; c’est pourtant ainsi que ça se passe, l’esprit vide, et concentré.
Quand vous lisez, vous êtes où, vous êtes qui ? Que se passe-t-il alors ?
Je lis principalement au lit, avant de m’endormir, même si je lis peu depuis que j’écris. J’ai le sentiment de plagier ensuite dans mon écriture l’auteur que je suis en train de lire. C’est très désagréable. Lorsque je lis, je suis celui qui parle, le narrateur. Si celui-ci n’est pas le héros, je ne suis pas le héros ; je reste un peu en dehors de l’histoire, comme le narrateur. Je n’aime rien autant que l’emploi du « je » en littérature.
Si vous deviez être une phrase quelle serait-elle ?
L’incipit de Salammbô, de Flaubert « C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar. » Je trouve qu’en quelques mots, Flaubert installe une atmosphère romanesque tout à fait incroyable, d’une densité extrême. Déjà, on y est, et on meurt d’envie de connaître la suite.
Racontez-nous votre Il était une fois… une maison d’écrivains
Pour moi, une maison d’écrivains, c’est un endroit où l’on peut rêver sans contraintes, et vivre à loisir sa passion d’écrire. Au Grès bas, tout est organisé pour que l’écriture soit au cœur de son activité. On pourrait d’ailleurs tourner en rond, s’il n’y avait cette nature magnifique qui nous tire l’oreille pour ne pas être trop égocentré. Elle vient nourrir l’auteur et son texte, et ouvre à la plus grande sensibilité.
Aux mots nature et horizon, à celui de Lot ou Occitanie, par quels mots répondez-vous ?
Beauté et liberté ; méridionalité sauvage.
Vous ferez quoi Guillaume de Fonclare quand vous serez grand ?
Pompier, ou chef de la Police. Un métier d’homme, pour protéger ceux que j’aime.