A la fin un géant caché…
Violaine Bérot
lors de sa résidence d’écriture à la maison De Pure Fiction
Premier jour de résidence : les épreuves de Nue, sous la lune m’attendent. Dernière lecture de ce texte douloureux.
Fin de résidence : je me décide enfin à me rendre à Caylus.
J’entre dans l’église. Je sais qu’il est là, géant, caché. J’avance dans la travée centrale.
Et d’abord la main. Tendue vers le ciel, implorante, immense. Qui se découpe dans le vitrail. La main qui crie.
Quelques pas encore pour découvrir le bras, puis lui, dans son entier.
Je ne crois en rien et je suis pourtant foudroyée.
Dans l’église, il n’y a que nous. Lui, immense, et moi qui tourne et vire à ses pieds.
L’audace de ce corps si délicatement humain.
Dans Nue, sous la lune, sans l’avoir jamais vue, je ne parlais que d’une seule œuvre, celle-là.
Ce matin, face au Christ de Zadkine, je pleure.