Superbement tragique…
Maison des autres – De Silvio D’Arzo – Editions Verdier
Ce court texte est superbement tragique. Une femme âgée cherche en vain à apercevoir un homme d’Eglise pour dire l’indicible. « J’ai pensé, dit-elle, que certaines choses vous ne pouvez pas les comprendre. Ni vous ni les autres d’ailleurs. » Tout est dit de la solitude, de l’impossibilité de la parole, du mur existant entre les êtres, de la désolation dans le paysage, dans la lenteur de ce rien qui n’arrive jamais, dans le silence de ces deux là, pour terminer par cette mort annoncée que l’on pressent tout en refusant d’y croire. « Quelque chose était arrivé une fois, une seule, et maintenant tout était fini. » C’est le tragique de notre condition, de notre finitude, dans un livre sans un mot de trop pour rendre cette effroyable solitude. C’est beau et dur. Pourquoi sommes nous si seuls et si désirant de ne pas l’être ? Ce texte se termine par ces quelques mots : « Tout ça est plutôt monotone, non ? »
Maison des autres – De Silvio D’Arzo – Editions Verdier