J’ai arraché la Russie de ton cœur

La confrérie des moines volants – Metin Arditi
Editions Actes Sud

Des purges staliniennes à la Russie d’aujourd’hui, Metin Arditi nous envoûte dans un voyage qui entrelace l’art et le sacré, la filiation et la transmission. Le contrat du père au fils dans le non dit de la chaine filiale, si chère à l’auteur.On a quitté l’Italie de la Renaissance, et la peinture qui était l’univers féerique du Turquetto, mais on demeure dans la beauté et la puissance donnée par le désir de sauver l’œuvre de l’Homme quand elle est magnifiée par la foi.
Ce roman offre un suspense digne d’un roman policier avec des rebondissements inattendus, une délectation de tous les instants.
Il y a chez Metin Arditi une réflexion sur la langue, sur l’origine, sur la nostalgie que l’on pourrait dire, plurielle.
L’émotion m’a étreinte et j’entends cette mère disant à son fils : «  j’ai arraché la Russie de ton cœur. » Cette femme a trop souffert de son attachement à la mère patrie, elle veut épargner à son fils tant aimé, cette souffrance là.
Il sera l’homme qui renoue un fil et puis un autre et un autre encore, l’homme qui retrouve la trace, permettant à la beauté de résonner encore. Metin Arditi est un conteur des arts et des âmes, il sait faire chanter la vie, la nôtre aussi .