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Maison d'écrivains (le Blog)

A livre ouvert avec Nathalie Cohen

A livre ouvert avec Nathalie Cohen

Suite à la publication d’un premier texte, Une étrange rencontre – Juifs, Grecs et romains – Nathalie Cohen a résidé à la maison De Pure Fiction pour La secte du serpent. 1er opus d’une série qui paraît aux éditions Denoël sous le nom de Modus Operandi.



Racontez-nous où commence un livre

Il me semble qu’un livre est une œuvre qui a toujours commencé, qu’on avait dans la tête sans le savoir. Pour que cette œuvre devienne un écrit, il faut un déclencheur, la suggestion d’un éditeur, d’un ami, d’un amour. Il faut aussi une disponibilité d’esprit. Un livre vient en son temps.

Avez-vous des rituels d’écriture ? Pouvez-vous nous dire ce temps suspendu de « quand on écrit »

L’écriture c’est nouveau pour moi ; mais je suis une personne de rituels, car j’ai joué quelques années au théâtre. A cette époque-là, j’avais adopté des gestes, des aliments, des couleurs que je devais porter avant de passer sur scène. Pour l’écriture, le rituel semble se concentrer autour de la pagination et des caractères d’écriture que j’adopte. Il y a des présentations et des tailles de lettres que je ne supporte pas parce qu’elles ne me rassurent pas… L’expérience du temps suspendu de l’écriture est nouvelle pour moi aussi ; j’avais entendu des écrivains en parler, mais je ne les croyais qu’à moitié. C’est vrai qu’on arrive parfois à tout oublier quand on écrit et que ça rend heureux. J’ai pu l’expérimenter dans la maison De Pure Fiction.

Quand vous lisez, vous êtes où, vous êtes qui ? Que se passe-t-il alors ?

Mon rapport à la lecture a changé avec l’âge. Quand j’étais enfant ou adolescente, la lecture m’absorbait toute entière, elle pansait mes angoisses et mes souffrances. Je pense qu’elle m’a sauvé de la solitude et de la dépression. Puis, jeune adulte, je me suis mise à ne lire que des essais, je ne voulais plus m’en laisser conter. A présent j’accepte à nouveau qu’un auteur me raconte des histoires.

Si vous deviez être une phrase quelle serait-elle ?

Ce serait une phrase d’un seul mot : « Pardon. » C’est bête, mais c’est ça, c’est ma phrase.

Racontez-nous votre Il était une fois… une maison d’écrivains

La maison De Pure Fiction a été une révélation. Là encore, je n’en percevais pas bien la nécessité. Aller écrire là-bas ? Pour qui ? Pourquoi ? Et puis je me suis rendue compte, que le cadre magnifique, la beauté et la tranquillité des lieux, le confort de la table de travail, la belle lumière me portaient. J’ai perdu la notion de temps et d’effort quand je suis arrivée dans cette maison d’écrivains. Cela ne m’était jamais arrivée. En général, tout me semble un effort extrême.

Aux mots nature et horizon, à celui de Lot ou Occitanie, par quels mots répondez-vous ?

Je réponds « beauté, lumière, chaleur, authenticité ». « Générosité » aussi.

Vous ferez quoi Nathalie Cohen quand vous serez grande ?

Je redeviendrai une petite fille !