A livre ouvert avec Julien Dufresne-Lamy
Que ce soit quand il écrit pour les adultes chez Belfond ou en littérature jeunesse chez Actes Sud, Julien Dufresne Lamy explore des zones sensibles que son écriture éclaire, fouille, et elle agit tel le révélateur dans la chambre noire. Et nous donne à lire en cette prochaine rentrée Jolis, jolis monstres.
Racontez-nous où commence un livre
Le livre, c’est l’idée soudaine qui vient arrêter tout mouvement. Celle qui accapare en-dedans, lorsque le corps et la tête se rencontrent et disent ensemble, allons-y.
Avez-vous des rituels d’écriture ? Pouvez-vous nous dire ce temps suspendu de « quand on écrit »
Le ménage. Comme Marguerite Duras. Ecrire dans un lit, sur une table, habillé ou en pyjama, les cheveux en bataille ou peu importe, tant qu’autour tout reste impeccable.
Quand vous lisez, vous êtes où, vous êtes qui ? Que se passe-t-il alors ?
Si je le savais, si j’avais la moindre idée de celui, de ceux qui se mettent en marche, je n’écrirais plus. La seule chose que je sais, c’est que je peux écrire des heures et m’oublier totalement, ne plus bouger, ni boire ni manger.
Si vous deviez être une phrase quelle serait-elle ?
Il y en a une, en anglais.
“Perhaps the only difference between me and other people is that I’ve always demanded more from the sunset. More spectacular colors when the sun hit the horizon. That’s perhaps my only sin.”
Et une autre en français, par qui tout a commencé.
« Dans le miroir, je vois cette envie de déguerpir, j’en fais une queue-de-cheval. »
Racontez-nous votre Il était une fois… une maison d’écrivains
Il était une fois un voyage si court, un départ si furtif, qu’il actionne tous les désirs du voyage.
Aux mots nature et horizon, à celui de Lot ou Occitanie, par quels mots répondez-vous ?
Du vert, des animaux, et des étoiles. Trois points cardinaux.
Vous ferez quoi Julien Dufresne-Lamy quand vous serez grande ?
Comme à l’âge de dix ans, je voudrais croire à une vie sans cadre ni horaire.