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Maison d'écrivains (le Blog)

A livre ouvert avec Cécile Balavoine

A livre ouvert avec Cécile Balavoine

Photo copyright © Ludovic Maisant

Une fille de passage, deuxième roman de Cécile Balavoine est paru ce printemps aux éditions Mercure de France. Écrit en écho à Un homme de passage, dernier livre de Serge Doubrovsky, le livre de Cécile Balavoine interroge l’écriture et l’autofiction. Tout est littérature… et ici une déclaration d’amitié amoureuse intemporelle.





Racontez-nous où commence un livre

Il me semble qu’il n’y pas de véritable début. Une obsession ancienne se sédimente, puis elle s’oublie, puis elle frémit de nouveau. Un jour, elle se met à gronder. Alors il faut s’y attaquer. Sans trop penser à toutes ces heures de travail parfois heureuses, parfois laborieuses, qui s’annoncent.

Avez-vous des rituels d’écriture ? Pouvez-vous nous dire ce temps suspendu de « quand on écrit »

J’aime me lever tôt, quand la journée n’a pas encore commencé pour la plupart des gens. Il fait peut-être encore un peu nuit, tout est silencieux, mystérieux, c’est un temps hors du temps. Et quand la journée officiellement démarre (que j’ai déjà bu des litres de Earl Grey), avoir accompli quelque chose avant ces autres choses « impératives » du quotidien est une satisfaction.

Quand vous lisez, vous êtes où, vous êtes qui ? Que se passe-t-il alors ?

Dans mon lit et là où l’auteur me mène. Mais le processus est si difficile à décrire… En revanche, je mesure l’impact de la lecture quand dans la vie quotidienne, un parfum, une situation, un geste, une image, un lieu m’évoque d’abord un personnage de roman (plutôt qu’une personne réelle). Alors je comprends combien ces êtres de papier sont charnels, nous habitent et nous accompagnent toute une vie.

Si vous deviez être une phrase quelle serait-elle ?

« Parce que c’était lui, parce que c’était moi ».
En amitié comme en amour.

Racontez-nous votre Il était une fois… une maison d’écrivains

Arriver ici, à la maison de Pure Fiction, s’est fait comme une évidence. Un jour, je racontais à une amie mon envie de partir écrire dans un lieu isolé, mais je ne connaissais rien aux démarches à suivre. Mon amie m’a alors parlé de cette maison du Lot, où avait résidé une auteure de sa connaissance. Ainsi ai-je contacté la maîtresse de céans : étincelles ! Les choses se sont donc enchaînées facilement, logiquement. Tout de même, l’idée de passer deux mois dans un lieu loin de tout m’inquiétait un tantinet. Mais en découvrant la maison, la terrasse, le hamac des étoiles, l’immense bureau ouvrant sur la forêt, un soir au ciel pur, et puis les trois habitants « officiels » du « domaine », j’ai eu toute seule un fou-rire de bonheur et d’incrédulité (« Pincez-moi, je crois que je rêve ! »). Inutile de préciser que l’inquiétude avait disparu.

Aux mots nature et horizon, à celui de Lot ou Occitanie, par quels mots répondez-vous ?

Arriver ici, à la maison de Pure Fiction, s’est fait comme une évidence. Un jour, je racontais à une amie mon envie de partir écrire dans un lieu isolé, mais je ne connaissais rien aux démarches à suivre. Mon amie m’a alors parlé de cette maison du Lot, où avait résidé une auteure de sa connaissance. Ainsi ai-je contacté la maîtresse de céans : étincelles ! Les choses se sont donc enchaînées facilement, logiquement. Tout de même, l’idée de passer deux mois dans un lieu loin de tout m’inquiétait un tantinet. Mais en découvrant la maison, la terrasse, le hamac des étoiles, l’immense bureau ouvrant sur la forêt, un soir au ciel pur, et puis les trois habitants « officiels » du « domaine », j’ai eu toute seule un fou-rire de bonheur et d’incrédulité (« Pincez-moi, je crois que je rêve ! »). Inutile de préciser que l’inquiétude avait disparu. Chevreuil et lièvre, ces fidèles qui viennent danser devant la fenêtre du bureau, et qui confèrent le calme, la concentration, une compagnie magique. Qui rendent les pulsations plus lentes et plus intenses, offrent une endurance au travail. Et puis ces villages alentours, restés comme autrefois, inchangés semble-t-il. Moi qui n’aime pas conduire, j’ai adoré parcourir les routes, de panneau « château de la Reine Margot » en panneau « Halle du 14e siècle », ou de « Moulin à vent » en « église Renaissance ». Le tout en traversant les forêts de ce Causse dont je n’ignorais jusqu’au nom avant d’arriver !

Vous ferez quoi Cécile Balavoine quand vous serez grande ?

Librettiste d’opéra, c’est un métier, ça ?