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Maison d'écrivains (le Blog)

A livre ouvert avec Bérengère Cournut

A livre ouvert avec Bérengère Cournut

Livre après livre, que ce soit pour les petits et les grands – et la frontière est mince avec Bérengère Cournut – un feu brûle dans ses pages d’une auteure qui aurait beaucoup d’une salamandre…

Racontez-nous où commence un livre

Il commence dans les temps lointains. Entre les temps géologiques qui ont façonné les paysages et le temps des peuples humains en prise avec les éléments. Un livre commence là où l’on entend encore le souffle de la nature, là où on peut encore faire un lien entre l’être humain et son territoire. Parfois aussi, un livre commence dans la mémoire. Ce qui revient au même : que voyait-on, que sentait-on à cette époque-là ?

Avez-vous des rituels d’écriture ? Pouvez-vous nous dire ce temps suspendu de « quand on écrit »

Pas de rituel, mais un temps d’échauffement. Relire ce que j’ai écrit la veille, parfois pour corriger, mais surtout prendre le pouls du texte à l’endroit où nous en sommes, lui et moi. Si tout va bien, une immersion se crée, on se lance alors sur les chemins. Si ce n’est pas le cas, on trébuche, on se perd, on s’emberlificote et on désespère. Il faut alors trouver le courage de persévérer. Après coup, des pans entiers pourront être sabrés. Je serai la seule à savoir le gouffre d’ennui qui séparait autrefois deux paragraphes.

Quand vous lisez, vous êtes où, vous êtes qui ? Que se passe-t-il alors ?

Je suis à la fois qui je suis et qui je lis. Et c’est cet équilibre entre les deux qui me sert d’étalon. Quand je reste fortement moi, c’est quasiment toujours dans une distance critique. Quand je m’oublie, c’est que le texte me nourrit.

Si vous deviez être une phrase quelle serait-elle ?

J’ai lu une citation ces jours-ci, sans pouvoir me souvenir où, ni de qui, mais ça disait à peu près ceci : « Ne pas s’aveugler face au désastre. S’armer de joie pour le combattre. »

Racontez-nous votre Il était une fois… une maison d’écrivains

Il était une fois un trou aux salamandres, juste en bas de la maison. C’était décembre, je n’ai pas pu les voir – mais elles ont enchanté ma saison. Je voulais tout savoir : où elles vivent et pourquoi elles se noient, quel mythe et quelles mères elles sont. Leur coït est charmant : il consiste à se frotter le menton.

Aux mots nature et horizon, à celui de Lot ou Occitanie, par quels mots répondez-vous ?

Caselles et pierres moussues, cavernes et oiseaux joufflus.

Vous ferez quoi Bérengère Cournut quand vous serez grande ?

Je dessinerai le monde que les enfants me dictent.