A livre ouvert avec Ariane Monnier
Avec son premier roman, Le Presbytère, Ariane Monnier a ouvert grand pour y entrer la porte de la littérature, et a su dans ce premier texte écrire sans rien en dire ce que l’on redoute le plus.
Racontez-nous où commence un livre
Dans un son, une image, au croisement des deux. Une image retenue, à partir de presque rien, mais souvent croisée dans le réel, par rebond, ou au contact d’un mot. Quelque chose – souvent très ordinaire – qui me marque, me retient, ne me quitte pas et grandit en faisant naître le désir d’une intrigue, même très courte.
Avez-vous des rituels d’écriture ? Pouvez-vous nous dire ce temps suspendu de « quand on écrit »
Je me sens d’écrire partout, pendant de longs moments de rêverie, d’attention flottante, qui sont de recherche et dans lesquels j’ai besoin d’aller le plus possible. Je m’immerge, presque malgré moi, dans le réel comme si c’était une eau nouvelle, et puis ensuite de manière continue, en m’immergeant dans la matière des phrases.
Quand vous lisez, vous êtes où, vous êtes qui ? Que se passe-t-il alors ?
Quand je lis, je peux être n’importe où c’est un peu calme, mais surtout chez moi. Je suis très attentive aux mots, aux phrases, j’ai besoin d’être dérangée, déconcertée d’une certaine manière, mise devant une matière nouvelle, qui fasse oublier son genre de par sa force, comme par exemple un discours scientifique très précis qui devienne poétique de ne pas chercher à l’être.
Si vous deviez être une phrase quelle serait-elle ?
Soyons honnêtes avec ce qui nous émeut (Ponge).
Racontez-nous votre Il était une fois… une maison d’écrivains
Il était une fois… une maison secrète.
Aux mots nature et horizon, à celui de Lot ou Occitanie, par quels mots répondez-vous ?
Western à midi, chemin de mousse et de pierre avec Lewis Carroll à 16h, j’ai marché sur la lune à 23h.
Vous ferez quoi Arianne Monnier quand vous serez grande ?
Conservateur au Muséum d’histoire naturelle, créatrice de dessins animés, clown, détective.