Ce causse aride et pourtant doux…
Violaine Bérot
lors de sa résidence d’écriture à la maison De Pure Fiction
J’aime le matin, le tout début du jour, avant que le soleil n’ait l’idée de se lever. Me réveiller à ce moment-là. Quelle que soit l’heure à laquelle je me couche, le nombre ou la durée de mes réveils nocturnes, mes yeux ont le réflexe de s’ouvrir alors.
Il fait frais en ces petits matins de septembre, une température idéale, loin de celle, écrasante, de certaines après-midis. J’enfile mon short et mes chaussures. Dans le silence du jour naissant, je m’en vais courir au hasard des chemins.
Je cours, puis j’oublie que je cours. Je longe de sinueux murs de pierres. Personne, juste moi et les arbres. Un chevreuil parfois. Je cours et les chênes commencent à rougir sous les timides approches du soleil. Je cours et je le remercie, ce causse aride et pourtant doux, d’aussi joliment m’accueillir.