La paresse ouvre tous les chemins…
Frank Deroche
lors de sa résidence d’écriture à la maison De Pure Fiction
Depuis deux jours, j’ai quitté le cockpit de mon Cessna et mes personnages : Sami, Laura Fisher et les Havilland, paroliers des années 80. Une cloche, au loin, sonne les douze coups de midi.
Un jour bleuté se glisse à travers le volet mal joint. Ici, au Grès bas, les premiers jours de vraie chaleur sont arrivés. Un bras rejeté en arrière, l’autre en extension, je m’étire sur le matelas avec un vieux tube des Beach Boys dans la tête.
La paresse ouvre tous les chemins. Dans une petite brume de nicotine, j’imagine le meilleur pour l’après-midi à venir. Je resterai encore une heure, nu dans mon lit. Je ne méditerai pas, je ne lirai pas, je n’enverrai aucun SMS. Il y a dans ma mollesse une semence d’absolu. J’aime ma propre compagnie, j’aime chaque partie de mon corps. Je sais que je peux demander ce que je veux à la journée. Tout ce que je souhaite viendra à ma rencontre.