On n’a pas connu meilleur endroit pour écrire…
Cécile Coulon
lors de sa résidence d’écriture à la maison De Pure Fiction
Il a fait chaud. Malgré la pluie, le vent, les bourrasques qui refroidissent les doigts, les joues et les orteils pendant les randonnées, pour un hiver, il a fait chaud. La table était sortie sur la terrasse, le transat aussi ; dans le bureau, le store relevé accueillait la lumière du matin au soir. Paysage splendide. Calme. Le bruit des oiseaux, des chiens de chasse qui aboient au loin, qu’on devine en train de gravir la pente jusqu’au plateau. Les branches qui dodelinent sous la caresse du vent, l’herbe verte, grasse et superbe, où le chien du voisin vient jouer quand on l’emmène jusqu’à la maison. Pas un bruit d’homme. Pas un cri. La musique du temps berce les habitants, irrigue leurs existences comme un sang frais, vivifiant. La terre tout autour est noire, brune, verte, jaune. Quand il cesse de pleuvoir, le lichen sur les troncs fait comme un long bijou d’argent qui serpente entre les branches. On n’a pas connu meilleur endroit pour écrire.