L’histoire d’une vallée ennoyée…
Emmanuelle Pagano
lors de sa résidence d’écriture à la maison De Pure Fiction
J’ai quitté le plateau où je vis pour le Grès bas, sur les causses du Quercy. J’y écris l’histoire d’une vallée ennoyée et des plateaux qui l’entourent, d’autres grands et petits causses. Entre ces deux pays désertés, il a fallu traverser une ville. Dans l’histoire que j’écris, où il est question d’un caveau de famille ceint par les eaux, la figure de mon oncle, ancien infirmier à hôpital psychiatrique de la ville à traverser, gardien de la mémoire et de la raison familiales, s’est imposée. J’avais passé une partie de l’été chez lui, déchiffrant aux archives départementales de cette même ville de vieux actes manuscrits, à la recherche des traces écrites d’un secret de famille qu’il m’avait révélé, et dont nous parlions en nous moquant de la folie atavique qui l’avait fait exister. Je lui avais promis de revenir le voir à l’occasion de ce voyage dans le Lot, et au retour.