Tentative de description…
Sophie Divry
lors de sa résidence d’écriture à la maison De Pure Fiction
Le causse est très bien exposé au soleil. Pour l’heure, il y en a peu. Je suis sur ce grand plateau surplombant le Lot, parsemé d’arbres de taille moyenne, en majorité des chênes, sans feuilles en cet hiver.
Ces milliers de troncs étroits, tordus, qui s’élèvent de terre, sont recouverts d’un délicat lichen vert pâle formant comme un dentelle qui ganterait leur courbe, des languettes pastel, d’un doux gris-vert, qui emmaillotent amoureusement chaque arbre, tel un velours.
Et comme le plateau ressemble par sa position à une grande houle qui, par vagues, descendrait vers le creux du Lot, on dirait que la terre a laissé dans les arbres les éclaboussures d’une écume.
Le matin je vois le brouillard se détacher vaporeusement de ces branchages vernis, créant des nuages d’adieux qu’on peut prendre, les premiers jours, pour des feux de cheminées.