Les fabuleux éclairs de gloire conjugale…
L’amour au temps du choléra
Gabriel Garcia Marquez – Editions Grasset
C’est un livre étrange, on pourrait dire un livre raté et ça tient à son héros Florentino Ariza médiocre d’entre les médiocres avant qu’il n’en vienne dans le dernier quart du roman à nous séduire et tout emporter. Il n’est plus celui que l’on plaint ou qui agace, il est la toute puissance du merveilleux, un amant bafoué, humilié repoussé pendant un demi-siècle qui cependant en remonterait à Roméo ou Abélard. « Le capitaine regarda Fermina Daza et vit entre ses cils les premières lueurs d’un givre hivernal. Puis il regarda Florentino Ariza, son invincible maîtrise, son amour impavide, et fut soudain effrayé par le pressentiment tardif que plus que la mort, c’est la vie qui n’a pas de limites. »
Fermina Daza, l’autre grande figure de cette histoire : « Nom d’un chien, comment peut-on être aussi heureuse pendant tant d’années, au milieu de tant de coups durs, de tant de disputes, sans savoir si c’est ça l’amour. » Idolâtrée et toujours à conquérir, tant par l’inconsolable et tenace Florentino Ariza que par son mari Juvenal Urbino que toutes les femmes lui envient. « Ensemble ils avaient dépassé les incompréhensions quotidiennes, les haines instantanées, les mesquineries réciproques et les fabuleux éclairs de gloire de la complicité conjugale. Ce fut l’époque où ils s’aimèrent le mieux, sans hâte et sans excès, et tous deux furent plus conscients et plus reconnaissants que jamais de leurs invraisemblables victoires sur l’adversité. La vie devait leur réserver d’autres épreuves mortelles mais peu leur importait : ils étaient sur l’autre rive. »
L’amour au temps du choléra – Gabriel Garcia Marquez – Editions Grasset