On aimerait la retrouver…
Les passagers du vent – François Bourgeon – Editions Glénat
Isabeau, elle s’appelle. Isa, en fait, pendant les cinq tomes d’une fresque dont elle est l’héroïne, dessinée par Bourgeon il y a plus de trente ans. Elle n’a pas pris une ride et nul besoin de la photoshoper. Il y a beaucoup de ce que l’on aime dans Les passagers du vent, une femme ardente, dévergondée et fidèle, l’aventure sur des terres d’autrefois et la mer dont il nous semble parfois sentir les embruns. La fille sur la dunette qui n’aime rien tant que s’habiller en homme et conquérir une liberté qu’on lui a volée, nous entraîne à la suivre. Je suis de ces lecteurs de bandes dessinées qui se régalent d’une série complète, achevée. On voit le premier volume sortir en librairie mais on attend l’intégrale, parfois des années, pour se lancer, entrer dans l’histoire avec cette idée de la durée que l’on réclame aux bons gros romans qui nous distraient de nous même. On voudrait qu’aujourd’hui Bourgeon nous redonne son Isa. Qu’un nouveau cycle commence. Car au cinquième tome des Passagers du vent, nue et gourmande, se jouant des vagues en ce vendredi 22 mars 1782, hésitant un instant entre un horizon qui serait une fin et un rivage qui serait un début, elle ne se trompe pas : « Ce jour là, j’ai failli oublier que je n’avais, somme toute, que dix-huit ans… et encore toute la vie devant moi. » Quand on dessine une fille aussi accomplie, insolente et charmante, on ne la laisse pas en plan monsieur Bourgeon. Isa défie le temps, il lui reste à dévorer le monde et si vous lui donniez un coup de crayon. D’accord ? D’accord.
Les passagers du vent – François Bourgeon – Editions Glénat