A livre ouvert avec Jaume Cabré…
Invité d’honneur de Vivons Livres, le salon du livre de Toulouse, Jaume Cabre est l’auteur de Confiteor et Les voix du Pamano, deux romans d’exception tant ils emmènent loin, haut et longtemps la littérature et leurs lecteurs.
Quand vous lisez, vous êtes où, vous êtes qui ? Que se passe-t-il alors ?
Ça dépend de la lecture. Ca dépend de si le texte m’a gagné; en ce cas, je suis dans le texte, bien sûr, je nage entre les personnages et je suis très sensible aux propositions stylistiques et pourquoi pas, techniques. Quand je commence une lecture, je désire profondément être transformé par ce texte. Trop souvent je n’arrive pas à ce moment de bonheur.
Si vous deviez être une phrase, quelle serait-elle ?
Ce serait la phrase élue, celle quand j’écris.
Racontez-nous votre Il était une fois… une maison d’écrivains. Si on vous proposait d’y vivre le temps d’un livre à écrire.
Pour moi c’est impossible d’écrire dans une maison d’écrivains. J’écris toujours chez moi mais, surtout, j’écris pendant que je vis et le texte grandit et évolue en même temps que je vis et j’évolue. Pour moi, le travail est strictement solitaire, moi et mes personnages chez moi et dans ma vie normale. Le roman grandit petit à petit pendant ma vie. Si un roman occupe sept ou huit ans de ma vie, je ne peux pas les vivre dans un endroit différent des endroits de ma vie !
Aux mots nature et horizon, à celui de Midi-Pyrénées, par quels mots répondez-vous ?
Nature : vérité, retour aux origines inconnus.
Horizon : songe, beauté, futur inconnu.
Midi-Pyrénées : Je pense en Arièja (Ariège), les Pyrénées près du Pallars, déjà en Catalogne, où se déroulent une partie de mes deux derniers romans. Le paysage grandiose mais triste par la perte presque irréversible de l’occitan, la langue qui l’a fait grandir …
Vous ferez quoi Jaume Cabré quand vous serez grand ?
Écrire, j’espère !