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Maison d'écrivains (le Blog)

Figures…

Figures…

Philippe Annocque
lors de sa résidence d’écriture à la maison De Pure Fiction

En Pure Fiction j’ai fait de la figuration. Depuis toujours j’aime les figures, même quand elles ne sont pas de style. Je ne me figurais pas, en résidence d’écrivains, avoir l’occasion de figurer – oui, dans un film. D’ailleurs je me figure rarement. Figurer, on pourrait dire ça pour écrire aussi, pour peindre, et aussi pour réaliser un film – mais c’est mieux qu’un seul mot n’ait pas tous les sens, même au figuré. Histoire de se comprendre, de comprendre l’histoire. Et tandis que je figurais dans ce film, voici que je vois apparaître la diaphane figure d’Edith Scob. Et aussitôt le figurant que je suis se retrouve, combien, quarante ans en arrière lorsqu’en famille avec mes parents je regarde à la télé ce film, vous vous rappelez forcément, les Yeux sans visage, de Georges Franju. La jeune fille n’avait pas de figure – car dans ce cas ce n’est pas dévisager qu’on dit. Je restais fasciné. Pierre Brasseur en habit de docteur découpait la figure volée sur une autre jeune fille pour l’appliquer sur l’absence de figure de la sienne. C’est resté, comme un écho en moi. C’est devenu le sujet sous-jacent de plusieurs de mes livres, et surtout du plus drôle – car quand on a peur il faut rire très fort.