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Maison d'écrivains (le Blog)

A livre ouvert avec Malika Wagner

A livre ouvert avec Malika Wagner

Prix Robert Walser pour Terminus Nord, Malika Wagner a depuis publié quatre autres livres. Elle était cet hiver en résidence d’écriture à la maison De Pure Fiction pour son prochain roman. 

Racontez-nous où commence un livre

Un livre commence toujours par une phrase qui me donne confiance. Il y a des thèmes, bien sur, mais ce n’est pas suffisant. Les thèmes vont et viennent comme des poissons dans l’océan. Quand on attrape une phrase, même petite et que l’on sent quelque chose palpiter au bout, on a alors le courage insensé de continuer. Ne serait-ce que par curiosité. Par curiosité surtout, parce que chez moi, l’angoisse est tellement forte qu’autrement, je n’y arriverais pas.

Avez-vous des rituels d’écriture ? Pouvez-vous nous dire ce temps suspendu de quand on écrit

Mon seul rituel, inchangé depuis le temps des rédactions de l’école primaire est de faire un brouillon au crayon à papier sur un cahier. Je me sens plus libre, plus rapide aussi. Il y a également l’idée enfantine que le crayon compte pour du beurre, qu’on peut toujours l’effacer. Alors qu’on efface bien plus facilement une phrase tapée sur ordinateur mais elle est moins libre je trouve. La seule que j’écris toujours directement sur le clavier, c’est précisément la première phrase qui va m’accrocher.

Quand vous lisez, vous êtes où, vous êtes qui ? Que se passe-t-il alors

J’essaie de « faire le compas », une image que j’ai toujours eu en tête où j’imagine l’instrument ouvert à 360°, comme celui d’un navigateur qui veut explorer une terre inconnue.

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Si vous deviez être une phrase quelle serait-elle ?

« S’il fait beau et que tu as des amis, remets toujours à demain ce qui t’ennuie »

Racontez-nous votre Il était une fois… une maison d’écrivains

C’est plutôt un état d’esprit : partage, émulation, rencontres sur fond de travail et de concentration. Le cadre joue un rôle, comme ici à la maison De Pure Fiction où il est  sublime, mais l’essentiel est ailleurs. Une maison d’écrivains, c’est une machinerie humaine complexe dont peut surgir une chose aussi archaïque et simple que l’étincelle du premier feu.

Aux mots nature et horizon, à celui de Lot ou Midi-Pyrénées, par quels mots répondez-vous ?

La descente de la Dordogne au mois d’août en kayak et la baignade sur les plages fluviales. Et maintenant, un séjour magnifiquement ensoleillé en plein décembre avec vue sur le causse à la maison De Pure Fiction.

Vous ferez quoi Malika Wagner quand vous serez grande ?

Je deviendrai enfin une enfant.