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Maison d'écrivains (le Blog)

Comprendre que l’on peut tout attendre de la littérature…

Comprendre que l’on peut tout attendre de la littérature…

Angelo
Jean Giono – Editions La Pléiade

Angelo tient du Fabrice Del Dongo et du Julien Sorel de Stendhal, il est tous les héros à la fois, fougueux, vibrionnant, insatiable et au-dessus de tout ça, une gravité. Affamé d’aventures, il contemple la nature fort sérieusement et si tout en lui s’exalte, nous lisons entre les lignes la solitude de son âme éprouvée.

Découvrir Giono, c’est comprendre que l’on peut tout attendre de la littérature. On a « fréquenté » les plus grands : Tolstoï, Proust, Nabokov pour ne citer qu’eux, et puis arrive le jour où l’on ouvre son premier Giono et c’est encore autre chose, une puissance neuve qui tout à la fois submerge et nous comble. Petit aperçu : « Un jour arriva où les blessures les plus cruelles étaient devenues pot-au-feu. » ou « La plus légère bouffée de chaleur faisait gémir les grands service à boire de cristal fin étalés sur les consoles comme pour une éternelle fête de fantômes… on allumait les candélabres, les lustres, les girandoles et les flambeaux. Alors au-dessus du crépitement des cristaux, bourdonnait le vol sourd et velouté du brasillement des cierges. » Ouvrir un Giono, c’est le relire encore et encore, le lire par coeur tant sa langue est incomparable, le lire c’est, non pas déambuler aux basques d’Angelo en Provence, c’est être la Provence, être le vent, la fournaise et la rosée. On n’arrive jamais au bout de Giono car il nous donne aussi ce bonheur insigne, Angelo est le premier volume du cycle du Hussard, et des centaines de pages sont là qui nous attendent, jusqu’au Bonheur fou.

Angelo – Jean Giono – Editions La Pléiade