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Maison d'écrivains (le Blog)

A la rencontre du vice, du meurtre, de l’affairisme, de la jalousie et de la débauche…

A la rencontre du vice, du meurtre, de l’affairisme, de la jalousie et de la débauche…

Les Rougon Macquart – Emile Zola – Editions Folio

Je crains que dans quelques années ne reste de l’auteur des Rougon-Macquart que l’expression « C’est du Zola » comme synonyme de misérabilisme, tant il semble que l’étoile d’Emile Zola décline au détriment de Flaubert, Balzac ou Hugo.

Si la thèse naturaliste et la démonstration scientifique de la transmission héréditaire des tares sont les points faibles des vingt romans qui composent les Rougon-Macquart, il n’en reste pas moins que le projet de balayer une centaine d’année de notre histoire à travers cinq générations d’une même famille a enthousiasmé mes quinze ans par la démesure de son objet et ses dimensions multiples.

L’oeuvre de Zola nous invite à embrasser des domaines aussi variés que la religion, la conquête du pouvoir, le monde ouvrier et artistique, la transformation de Paris, la naissance des grands magasins ou la vie des Halles. Outre de nous plonger au fond de la mine de Montsou, elle nous entraîne aussi dans les ténèbres de l’âme humaine à la rencontre du vice, du meurtre, de l’affairisme, de la jalousie et de la débauche. Nous voilà parti à la recherche du monstre.

Par un tour de force, une famille racontée en plusieurs volumes sur plusieurs générations, devient roman total, livre-monde du XIXe siècle.

Grâce soit rendue à Tante Dide et à ses rejetons, qu’ils soient Rougon, Macquart, Saccard, Mouret ou Lantier. Avec eux j’ai connu la déchéance, l’amour et le mépris. J’ai habité rue de Choiseul dont je connais par cœur les cinq étages et les habitants. J’ai souffert avec Gervaise, Albine ou Françoise. Bref, couché dans mon lit, j’ai vécu dans le Paris et le Plassans du second Empire ; j’en ai partagé la misère et les désirs, «l’or et la chair.»

C’est cela Zola.

Les Rougon Macquart – Emile Zola – Editions Folio